Page 145 - Livre électronique du congrès des RFTP 2022
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              DILATATION DES BRONCHES DIFFUSE : PROFIL CLINIQUE,
              BACTERIOLOGIQUE ET PRONOSTIQUE

              A. ALLOUCHE, I. MOUSSA, R. JEBALI, T. ZNEGUI, C. KSOURI, I. SAHNOUN, L. DOUIK EL
              GHARBI
              UNIVERSITÉ TUNIS EL MANAR, FACULTÉ DE MÉDECINE DE TUNIS. SERVICE DE PNEUMOLOGIE D,
              HÔPITAL ABDERRAHMEN MAMI, ARIANA, TUNISIE


              INTRODUCTION :  La dilatation des bronches (DDB) diffuse est une pathologie qui
              reste sous-estimée malgré sa fréquence. Son évolution et son pronostic dépendent
              du terrain sous-jacent et de la qualité de la prise en charge. Le but de cette étude
              était de déterminer le profil des patients suivis pour DDB diffuse.

              METHODES : Nous avons mené une étude rétrospective et comparative ayant inclus
              120 patients suivis au service de pneumologie D de l'hôpital Abderrahman Mami pour
              DDB confirmée par scanner thoracique. Les données cliniques et para-cliniques ont
              été recueillies. Le score de sévérité BSI était calculé. Les patients ont été divisés en 2
              groupes : G1 : patients ayant une DDB diffuse (n=109) et G2 : patients ayant une DDB
              localisée à un seul lobe (n=11).

              RESULTATS :  L’âge  moyen était  de 62±15 ans dans G1 et de 68±12 ans dans G2
              (p>0,05). Tous les patients ayant une DDB localisée étaient de sexe féminin. Dans le
              G1, 29% des patients étaient des hommes (p=0,036). Le tabagisme était retrouvé chez
              27% des patients de G1 et aucun patient de G2 (p=0,045) avec une consommation
              moyenne de 17±26 PA dans G1 (p<0,0001). La symptomatologie clinique était
              comparable entre les deux groupes et était dominée par la dyspnée d’effort (53%), la
              bronchorrhée (24%) et l’hémoptysie (13%). Le nombre d’exacerbations aigues (EA) était
              plus important dans G1 avec une moyenne de 2,11 EA/an contre 1,55 EA/an dans G2
              (p=0,03). Ces EA nécessitaient une hospitalisation plus fréquemment chez les patients
              de G1 (une moyenne de 1,38 vs 0,64 hospitalisation/an, p=0,013). La CRP médiane était
              plus élevée dans G1 (28 vs 14  mg/L, p=0,029). Il n’existait pas de différence
              statistiquement significative entre les deux groupes quant au profil bactériologique
              lors des EA. Les germes les plus notés chez les patients ayant une DDB diffuse étaient
              pseudomonas aeruginosa (33%), le pneumocoque (28,4%), Haemophilus influenzae
              (18,3%) et le staphylocoque (9,2%). Sur le plan fonctionnel respiratoire, la saturation
              moyenne en oxygène à l’état stable était plus abaissée dans G1 (92±5% vs 94±2%,
              p=0,005). Le périmètre de marche au test de marche de 6 minutes était plus diminué
              dans G1 (401±98 vs 458±53 m, p=0,04). Le score de BSI a objectivé une sévérité plus
              importante de la maladie pour le G1 où 64,1% des patients étaient classés sévères



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