Page 223 - Livre électronique du congrès des RFTP 2022
P. 223
P144
LES TROUBLES DU SOMMEIL ET LA SOUFFRANCE
PSYCHOLOGIQUE CHEZ LES PERSONNELS AU CHU TAHAR-
SFAR MAHDIA DURANT LA PANDEMIE DU COVID-19
M. BEN ABDELKADER, N. BELHADJ, A. HADDAR, A. KHEDER, I. GHNAIA, M E. BACHKHOUCH
MOHAMED, A. MAHFOUDH, T. KHALFALLAH
SERVICE DE MÉDECINE DU TRAVAIL ET DES PATHOLOGIES PROFESSIONNELLES, HÔPITAL
UNIVERSITAIRE TAHAR SFAR, MAHDIA, TUNISIE
OBJECTIFS : Étudier la qualité du sommeil et la souffrance psychologique chez les
personnels de soins au centre hospitalier universitaire (CHU) Taher Sfar- Mahdia
durant la pandémie du COVID-19.
METHODES : Il s’agit d’une étude descriptive transversale réalisée pendant la
cinquième vague du COVID-19 en Tunisie, auprès des personnels de soins au CHU
Taher Sfar- Mahdia moyennant un auto-questionnaire. Les sujets ont été évalués
quant à l’existence d’une insomnie par l’échelle d’Insomnie d’Athens (ASQ), de la
sévérité des troubles du sommeil par l’Index de sévérité de l’insomnie (ISI) et de la
présence d’une souffrance psychologique par le Hospital Anxiety and
depressionscale (HAD).
RESULTATS : Parmi 150 personnels de soins qui ont reçu le questionnaire, 100 sujets
l’avaient rempli (60 infirmiers ; 14 techniciens de laboratoire ; 16 techniciens supérieurs
; 10 aides-soignants) avec une prédominance féminine de 86 % et un âge moyen de
37 ans. Quarante-cinq pourcent des personnels prenaient en charge des patients
COVID-19. La majorité (85%) avait attrapé l’infection par le virus SARS COVID-19 et 56
% parmi eux avaient des troubles du sommeil post-COVID-19.
Nos résultats montrent que 65% des personnels de soins avaient une insomnie (ASQ
≥ 6). Parmi eux, 78,5% étaient des infirmiers et 45% prenaient en charge des patients
COVID-19. Cinquante pourcent des sujets avaient une insomnie légère (ISI : 8-14) ; 23
% avaient une insomnie modérée (ISI : 15-21) et 2 % avaient une insomnie sévère (ISI :
22-28). Soixante-sept pour cent des personnels de soins avaient un état anxieux ou
dépressif certain (HAD ≥ 11) dont 65% étaient affectés par la covid-19, 11 % avaient un
état anxieux ou dépressif douteux (HAD : 8-10) et 22 % n’avaient pas des troubles
anxieux ou dépressifs (HAD<8).
CONCLUSIONS : La pandémie du COVID-19 a eu un retentissement physique et
psychologique important, en particulier chez les personnels de soins qui sont
confrontés à un risque d’infection élevé et à une charge de travail accrue. Ce qui
souligne la nécessité de l’aide psychologique spécialisée pour le personnel soignant.
Page | 216