Page 78 - Livre électronique du congrès des RFTP 2022
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PATIENTS ASTHMATIQUES ET DISPOSITIFS D’INHALATION
S. MEJDOUB FEHRI, W. MADI, A. BEN HAMMOUDA, F. TAYEB, H. KWASS
SERVICE DE PNEUMOLOGIE HÔPITAL UNIVERSITAIRE DE GABÈS, TUNISIE
INTRODUCTION : Le traitement par voie inhalée représente un des principes de base
de la prise en charge des sujets asthmatiques. Une maîtrise de la technique
d’inhalation est nécessaire pour un traitement optimal. Le but de cette étude était
d’évaluer la qualité de la technique d’inhalation en utilisant les différents dispositifs
d’inhalation et les facteurs déterminants les erreurs d’utilisation.
METHODES : Une étude transversale a été menée sur 74 patients recrutés parmi ceux
suivis au service de pneumologie à l’hôpital universitaire de Gabès pour asthme et
utilisant le même dispositif d’inhalation depuis au moins 3 mois.
RESULTATS : L’âge moyen était de 52 ± 13 ans avec une nette prédominance féminine
(sex-ratio= 2,70). Le niveau d’instruction était réparti comme suit : illettrés (20,3%),
niveau primaire (40,5%), niveau secondaire (21,6%), et niveau supérieur (16,6%). Les
dispositifs d’inhalation les plus utilisés étaient : Aerosol-doseur : 67 (90,5%), Aerolizer
: 10 (13,5%), Turbuhaler 13 (17,6%), puis Diskus : 14 (18,9%). Une bonne observance était
estimée à 76,4%, la motivation pour l’éducation à 83%. L’évaluation objective de la
technique d’inhalation des aerosol-doseurs n’a été jugée correcte pour toutes ses
étapes que chez 39,4% seulement des patients. Les erreurs les plus fréquemment
rencontrées intéressaient l’expiration profonde avant l’inhalation (40,3%), la
coordination push d’activation-inspiration (38,2%) et le fait de retenir sa respiration
pendant quelques seconde (55,2%). Certains facteurs pouvaient influencer la
technique d’inhalation dont la régularité d’utilisation et la démonstration préalable. En
moyenne les utilisateurs d’Aerolizer commettent 66% d’erreur à la prise et c’est
surtout l’insuffisance du temps d’apnée (40%). Soixante-et-onze pour-cent des
utilisateurs du Turbuhaler utilisent l’inhalateur d’une manière incorrecte, les
principales erreurs étaient un temps insuffisant d’apnée (42,9%), et un défaut à
charger la dose en tournant inefficacement la molette (50%). Vingt-et-un pour cent
de ceux qui utilisent le Diskus comme inhalateur ne réalisent pas une expiration
suffisante avant l’inhalation, ce qui correspond à l’erreur principale pour ce dispositif
(35,7%). Les connaissances des patients concernant la maladie asthmatique ont
également été évaluées. La majorité des patients savaient que l’asthme est une
maladie chronique d’origine le plus souvent allergique et qui peut évoluer par crises.
Néanmoins, 41,6% ne savait pas qu’il s’agit d’une maladie inflammatoire et 58,3% ne
savaient pas qu’il peut y avoir d’autres origines autres qu’allergique. En évaluant la
conduite des patients en cas d’exacerbation, on a trouvé que seulement 59,7% des
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